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D’Atrée en ce climat tout reſpecte les lois :
Il n’eſt que trop jaloux de ſon pouvoir ſuprême ;
Je ne puis rien ici, ſi ce n’eſt par lui-même.
Il reverra bientôt ſes vaiſſeaux avec ſoin,
Et du départ lui-même il doit être témoin :
Voyez-le. Il vous ſouvient comme il vous a reçue,
Le jour que ce palais vous offrit à ſa vue ;
Il plaignit vos malheurs, vous offrit ſon appui :
Son cœur ne ſera pas moins ſensible aujourd’hui ;
Vous n’en éprouverez qu’une bonté facile.
Mais qui peut vous forcer à quitter cet aſile ?
Quel déplaiſir ſecret vous chaſſe de ces lieux ?
Mon amour vous rend-il ce ſéjour odieux ?
Ces bords ſont-ils pour vous une terre étrangère ?
N’y reverra-t-on plus ni vous, ni votre père ?
Quel eſt ſon nom, le vôtre ? Où portez-vous vos pas ?
Ne connaîtrai-je enfin de vous que vos appas ?

T H É O D A M I E.

Seigneur, trop de bonté pour nous vous intéreſſe.
Mon nom eſt peu connu, ma patrie eſt la Grèce ;
Et j’ignore en quel lieu, ſortant de ces climats,
Mon père infortuné doit adreſſer ſes pas.

P L I S T H È N E.

Je ne vous preſſe point d’éclaircir ce myſtère ;
Je ſouscris au ſecret que vous voulez m’en faire.