Jurez-moi qu’à mes lois votre main aſſervie
Vengera mes affronts au gré de mon envie.
Seigneur, je n’ai point cru que, pour ſervir mon roi,
Il fallût exciter ni ma main, ni ma foi.
Faut-il par des ſerments que mon cœur vous raſſure ?
Le ſoupçonner, ſeigneur, c’eſt lui faire une injure.
Vous me verrez toujours contre vos ennemis
Remplir tous les devoirs de ſujet & de fils.
Oui, j’atteſte des dieux la majeſté ſacrée
Que je ſerai ſoumis aux volontés d’Atrée ;
Que par moi ſeul enfin ſon courroux aſſouvi
Fera voir à quel point je lui ſuis aſſervi.
Ainſi, prêt à punir l’ennemi qui m’offenſe,
Je puis tout eſpérer de votre obéiſſance ;
Et le lâche, à mes yeux par vos mains égorgé,
Ne triomphera plus de m’avoir outragé.
Allez ; que votre bras, à l’Attique funeſte,
S’apprête à m’immoler le perfide Thyeſte.
Moi, ſeigneur ?
Oui, mon fils. D’où naît ce changement ?