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I D A M A N T E.

Ah ! Seigneur, c’en eſt trop, n’irritez plus les Dieux ;
N’attirez plus enfin la foudre dans ces lieux ;
Venez, ſans murmurer, ſacrifier ma vie.
Vous ignorez les maux dont elle eſt pourſuivie.
Ah ! Si je vous ſuis cher, d’une tendre amitié
Je n’implore, ſeigneur, qu’un reſte de pitié.
Terminez les malheurs d’un fils qui vous en preſſe ;
Accompliſſez enfin une auguſte promeſſe :
De vos retardements voyez quel eſt le fruit.
D’ailleurs, de votre vœu tout le peuple eſt inſtruit.
Chaque inſtant de ma vie eſt au ciel un outrage ;
Acquittez-en ce vœu, puiſqu’elle en fut le gage.