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XI


LA LYRE D’ORPHÉE


Quand Orphée autrefois, frappé par les Bacchantes,
Près de l’Hèbre tomba, sur les vagues sanglantes
On vit longtemps encor sa lyre surnager.
Le fleuve au loin chantait sous le fardeau léger.
Le gai zéphyr s’émut ; ses ailes amoureuses
Baisaient les cordes d’or, et les vagues heureuses,
Comme pour l’arrêter, d’un effort doux et vain,
S’empressaient à l’entour de l’instrument divin.
Les récifs, les îlots, le sable à son passage
S’est revêtu de fleurs, et cet âpre rivage