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DE J.-D. LANJUINAIS.

Environ deux mille ans avant que le colure du printems passât par la tête du bélier ; c’est-à-dire, il y a environ quatre mille ans, à compter de la construction même du zodiaque, et cela résulte de ce qu’aucun monument littéraire, digne de foi, ne lui donne une plus haute antiquité.

Malgré les méprises du Mémoire Chronologique de M. Dupuis, cet ouvrage n’est point sans utilité. D’abord, l’auteur y a recueilli quantité d’observations astronomiques, qui toutes, remontant à-peu-près à l’époque du déluge, sans la dépasser, prouvent que cette grande révolution, arrivée, selon l’histoire sacrée, en 2348 avant l’ère vulgaire, ne fut point locale, mais qu’elle s’étendit à toute la surface du globe, puisqu’elle est une limite invariable, et qu’au-delà il ne se rencontre ni monument authentique, ni observation astronomique sur laquelle on puisse compter.

Ensuite, par la savante comparaison que M. Dupuis a su faire des zodiaques de tous les peuples, il a trouvé que tous ces zodiaques, sans exception, sont uniformes pour la structure, quoiqu’ils appartiennent la plupart à des climats qui ne leur conviennent en aucune manière. Ils partent donc tous d’un même pays, d’un même peuple, d’une même famille, qui, dispersée par toute la terre, après le déluge, a conservé, dans les lieux de son émigration, un monument éclatant de la commune origine des peuples, et du berceau commun qu’ils avaient, il y a environ quatre mille ans.