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ŒUVRES

diaque, contre la tradition universelle, qui le fait commencer au bélier ; c’est donc gratuitement qu’il a fait remonter l’invention du zodiaque à plus de quinze mille ans au-delà du tems présent, et qu’il attribue cette invention à l’Égypte.

Par la construction même du zodiaque, il est évident que le climat où il a été d’abord en usage, doit être tel, qu’après le solstice d’été, indiqué par le signe du cancer ou de l’écrevisse, la chaleur, figurée par le lion, s’y trouve à son plus haut degré, pour faire mûrir les moissons qui se récoltent immédiatement après sous le signe de la vierge. En vain l’on chercherait cette sorte de température en Égypte, en Éthiopie, en Arabie, dans l’Inde, quoique tous ces pays aient le même zodiaque : on ne peut y placer l’origine de ce calendrier sans tout bouleverser. Il ne faut pas non plus la chercher en Moscovie, en Tartarie, ni même en Europe, puisque la plupart de ces contrées étaient encore désertes, ou habitées par des peuples sauvages et barbares, lorsque l’invention du zodiaque, inséparable de l’agriculture, était déjà fort ancienne. C’est dans la Haute-Assyrie que le zodiaque doit avoir été inventé, puisque c’est là que l’histoire sacrée et profane nous montre le berceau des sciences et des arts, et que le climat s’y concilie avec la construction du zodiaque, pris comme il est, et sans qu’il soit besoin de l’altérer par aucune hypothèse.

Mais quand prit-il naissance sur le sol de ce pays ?