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DE J.-D. LANJUINAIS.

son lever, et signalait sa position à l’équinoxe du printems, fut prise originairement pour le premier signe du zodiaque, ou calendrier rural et vulgaire, quoiqu’alors le soleil fût réellement dans la constellation du taureau. Le bélier fut donc le signe initial, le premier signe ; et le taureau, qui était le premier astérisme, devint le second signe. On dut dire du taureau qu’il ouvrait l’année, lorsque réellement l’équinoxe était dans le bélier. Les autres signes anticipèrent tous également sur la vraie position du soleil. M. de Lalande, livre VIII de son Astronomie, n° 1617, a lui-même reconnu cette vérité, lorsqu’il dit que la sphère grecque, attribuée à Chiron, se rapporte à peu-près à treize cent cinquante ans avant Jésus-Christ, et peut-être encore à une époque plus reculée ; et qu’il est naturel de penser qu’elle fut faite dans le tems où les levers sensibles de chaque constellation précédaient les points cardinaux, c’est-à-dire les équinoxes et les solstices.

Il est donc clair qu’à l’origine du zodiaque, les signes n’ont point été identiques avec les points équinoxiaux et solstitiaux. Donc, nulle raison pour faire commencer le zodiaque avec la balance, il y a plus de quinze mille ans, dès lors surtout que chez tous les peuples le bélier est le premier signe. Le zodiaque a dû commencer avec le bélier, à l’époque où l’équinoxe du printems était dans le signe du taureau, c’est à dire environ deux mille ans avant Jésus-Christ. Alors le bélier était, pour le