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DE J.-D. LANJUINAIS.

solstice d’été ? Comment le sphinx à tête de vierge entée sur un corps de lion, qui précipitait dans les eaux ceux qui ne savaient pas deviner ses énigmes, comment cet évident symbole du débordement du Nil, quand le soleil est dans les signes du lion et de la vierge, eût-il annoncé le retour périodique de ce débordement ? Et comment ce débordement eût-il pu exister, si le soleil, au lieu d’avoir dépassé le tropique du cancer, eût encore été loin d’atteindre l’équinoxe du printems ? D’ailleurs, L’hypothèse de l’inversion des signes en Égypte, supposerait un zodiaque étranger adapté au climat de l’Égypte, auquel il ne convenait pas. L’Égypte ne peut donc, sous aucun rapport, s’attribuer l’invention du zodiaque ; les premiers Égyptiens, comme les autres peuplades, l’avaient emporté en quittant le berceau commun du genre humain.

M. Dupuis a cru pouvoir lever les difficultés qui combattent son système, et arriver au même résultat, à un zodiaque de quinze mille ans d’antiquité, en s’y prenant d’une autre manière, dans son Mémoire de 1806, dont voici la substance. La lune et le soleil ont chacun leur zodiaque différemment divisé, mais correspondant ; les zodiaques solaire et lunaire sont les mêmes, sur toute la terre : faits d’une même main, venant de la même source, ils ont été d’abord en harmonie, entre eux et avec les saisons. Ce double accord eût resté parfait, si l’année eût été purement sidérale ; mais il ne tarda