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ŒUVRES

aussi des règles de déchiffrement ou de distinction des mots unis, ne sont, dans les grammaires d’aucune langue, aussi nombreuses ni aussi soigneusement définies que dans les grammaires du sanscrit : elles sont difficiles à graver dans la mémoire, surtout à cause de la multiplicité des caractères qui en font le sujet : on les nomme les règles du sandhi ou du sámasa. Elles forment un système assez fixe et assez naturel, avec lequel on peut à la longue se familiariser, et qu’on trouve réduit en tableaux synoptiques dans les grammaires sanscrites.

Indépendamment des alphabets étrangers usités dans l’Inde même pour écrire le sanscrit, et des alphabets indigènes servant au sanscrit et aux prâcrits polis, il y a des alphabets purs indous qui n’ont jamais servi ni pu servir à peindre, soit le sanscrit, soit les prâcrits les plus anciens et conséquemment les plus analogues au sanscrit.

Néanmoins ces alphabets indous ne sont guère différens de ceux qu’on emploie pour le sanscrit, si ce n’est par un plus petit nombre de signes ; ils sont propres à des idiomes plus pauvres que le sanscrit et que les anciens prâcrits, à des idiomes auxquels suffit, pour cela même, une plus petite quantité de lettres. Il est tel de ces idiomes qui n’en a que dix-huit.

Au contraire, les alphabets indous du sanscrit ont, sans compter les groupes en nombre indéfini, deux fois plus de caractères que l’alphabet romain. C’est d’abord qu’il y a de ces caractères qui sont