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DE J.-D. LANJUINAIS.

Connaître ces alphabets, c’est connaître d’abord les caractères de leurs véritables voyelles, ceux de leurs voyelles de convention, et ceux de leurs diphthongues et les formes qui distinguent les voyelles brèves d’avec les longues ; ensuite les caractères des consonnes tous syllabiques de leur nature ; puis les figures qui avertissent de supprimer, dans la prononciation des consonnes, les voyelles qui leur sont naturellement inhérentes ; enfin les caractères groupés dont le nombre n’est pas défini ; c’est pouvoir dire le nombre, et les noms, et les formes diverses, initiales, médiales et finales, soit complètes, soit abrégées des différentes lettres, et la valeur de chacune, sa place dans l’écriture et sa place quelquefois différente dans la prononciation : ce qui augmente ces difficultés, c’est que tous ces accidens varient du plus au moins, selon les usages propres à chaque pays de l’indostan. Mais qui saurait tout cela, ne serait pas habile dans les écritures indiennes du sanscrit ; pour le devenir, il faut de plus qu’il apprenne, outre les signes des nombres, non-seulement d’autres signes qui marquent certaines suppressions de lettres, certains repos, la mesure ou l’accent, mais encore l’art très-compliqué de lire et d’écrire soit en vers, soit en prose, unissant les mots, les phrases, les pages sous l’apparence d’un seul mot par addition ou suppression, ou permutation des voyelles et des consonnes et de leurs signes représentatifs.

Ces règles d’union ou d’assemblage, qui forment