Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/68

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Je veux prendre aussi mon essor :
L’ambition devient vulgaire,
Tel sot, qui végétait naguère,
Se réveille plus sot encor,
Chargé d’honneurs et cousu d’or.
D’un souhait qui semble frivole
Vous riez sans doute, et pourquoi ?
Amis, la Providence est folle ;
Ah ! quel bonheur si j’étais roi !

Sous les palais, comme un volcan,
La Liberté s’allume et gronde ;
Ne puis-je trouver en ce monde,
Où les trônes sont à l’encan,
Quelque petit trône vacant ?
Dussé-je, en prince bon apôtre,
Caresser le peuple et la loi,
Dussé-je régner comme… un autre,
Ah ! quel bonheur si j’étais roi !

Je le sais, l’Hymen et l’Amour
Traitent les rois comme la foule,
Et l’on dit qu’à la sainte ampoule,
D’âge en âge et de cour en cour,
Le diable a joué plus d’un tour ;