Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/43

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Quand les muses, pleurant la gloire de la France,
Avec des souvenirs lui rendent l’espérance,
Poëte et citoyen, de quel œil peux-tu voir
Une ligue hypocrite alarmer le pouvoir,
Et, frappant au guichet de Sainte-Pélagie,
Tantôt pour la chanson, tantôt pour l’élégie,
Avec le fer des lois poursuivre sans repos
Un art dont la lumière a trahi ses complots ?
Mais de l’opinion, souveraine immortelle,
Il éclaire les pas, il triomphe avec elle,
Et le pontife-roi, fulminant un édit,
En vain sur leur empire a lancé l’interdit.
Ils ne sont plus ces temps où la sainte parole
Tonnait et foudroyait du haut du Capitole ;
Où la raison timide, en butte aux oppresseurs,
Dans l’exil ou les fers suivait ses défenseurs,