Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/273

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mais le ciseau et le marteau étaient bien lourds ! Et puis des visions étranges passaient, passaient sans cesse entre moi et le bloc de Paros ; et mon doigt distrait écrivait sur la poussière un nom, toujours le même, le doux nom de Macaria.

Ouvrez ! je suis Ixus, le pauvre gui de chêne qu’un coup de vent ferait mourir.

III.

Alors mes frères m’ont dit : « Nous avons pour hôte au palais un blanc vieillard de la Chaldée, qui sait lire dans le ciel les choses à venir : écoute ses leçons, et dis-nous si tu vois dans les nues venir des trésors ou des victoires ». Et j’ai écouté le vieillard, j’ai passé de longues nuits sereines à regarder le ciel ; mais je n’ai vu ni victoires ni trésors, je n’ai vu que des étoiles humides et brillantes qui me regardaient avec amour… comme les yeux de Macaria.

Ouvrez ! je suis Ixus, le pauvre gui de chêne qu’un coup de vent ferait mourir.

IV.

Alors mes frères m’ont dit : « Prends un arc et des flèches, et va chasser dans les bois ». Et j’ai couru par les bois avec un arc et des flèches ; mais j’oubliai bientôt la chasse et mes frères. Pendant que j’écoutais chanter les vents et les rossignols,