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LE GUI DE CHÊNE


Un jour, la date précise m’échappe, mais c’était deux ans environ après la mort d’Hercule, il y avait grande foule et grand bruit à Delphes. Ce jour était le dernier des jeux pythiens, et, chose inouïe ! les luttes et les courses expiraient sans spectateurs, les athlètes et les cochers triomphaient inconnus, et l’on dit même que le poète Simonide, qui chantait alors en plein vent la gloire de je ne sais quel cheval, n’eut, ou peu s’en faut, que son héros pour auditeur. Mais si l’arène était vide, en revanche la foule débordait du temple d’Apollon. Un mot, un mot magique avait suffi pour l’y précipiter : « Voici les Héraclides ! » Et ce mouvement de tout un peuple soulevé par un nom, vous le comprendrez sans peine, ma sœur : il n’est pas une Française, je pense, qui n’eût sacrifié de grand cœur une loge au spectacle pour voir le fils de