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Volent en cercles noirs
Mille oiseaux de malheurs…
Hélas, ma bonne, hélas, que j’ai grand’peur !

D’un châtelain arborant la bannière,
Satan triomphe en ce séjour de mort.
La jeune Iseult languit sa prisonnière :
Tu céderas, dit-il, ou, par la mort… !
Par le saint nom
Elle a juré que non,
Il bondit de fureur…
Hélas, ma bonne, hélas, que j’ai grand’peur !

Fort à propos un cor d’ivoire sonne :
C’est Enguerrand, le vaillant paladin ;
Mais en champ clos Satan ne craint personne.
La fleur des preux va périr, quand soudain
Iseult lui dit :
Signe-toi, le maudit
Faiblira de terreur…
Hélas, ma bonne, hélas, que j’ai grand’peur !

Il s’est signé trois fois, trois cris d’alarme
Ont frappé l’air, et Satan s’est enfui
De nos exploits, dit le preux qu’on désarme,