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En vain, ardent à me poursuivre,
Le destin flétrit mes beaux jours ;
De tous les bonheurs je m’enivre,
Car j’aime de tous les amours.
L’astre charmant levé sur ma jeunesse
Promet encor d’échauffer mon déclin :
Soyez bénie, ô vous dont la tendresse
Est le trésor de l’orphelin !


SUR LA MORT D’UNE COUSINE DE SEPT ANS



Hélas, si j’avais su, lorsque ma voix qui prêche
T’ennuyait de leçons, que, sur toi, rose et fraîche,
Le noir oiseau des morts planait inaperçu
Que la fièvre guettait sa proie, et que la porte
Où tu jouais hier te verrait passer morte…
Hélas ! si j’avais su !…

Je t’aurais fait, enfant, l’existence bien douce ;
Sous chacun de tes pas j’aurais mis de la mousse ;