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Vous qui marchez pieds nus, et, sur la route,
Dans le ruisseau trempez votre pain noir ;
Vous qui chantez sans que la dame écoute,
Là-bas, penchée au balcon du manoir ;
Vous qui rêvez amour, gloire, chimère,
Puis, au réveil, le cœur battant d’effroi,
Les bras tendus, vous écriez : Ma mère !…
Confessez-vous, confessez-vous à moi.

Mainte blessure à l’ami le plus tendre
Souvent échappe et saigne à l’abandon ;
Souvent pour l’homme il serait doux d’entendre
Au nom de Dieu sonner le mot pardon ;
Mais la soutane a balayé la fange,
Mais le péché frétille par-dessous.
Quand tu verras tomber du ciel un ange,
Avertis-moi, Rose, et confessons-nous ;
Vite à ses pieds, vite confessons-nous.


FABLE



« Que je suis bien sous mon ciel de cristal !
À me nourrir la terre est épuisée ;