Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/202

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S’éveiller la mienne à ta voix.
Toujours à la nef voyageuse,
Qu’elle fende une onde orageuse,
Ou se berce en un doux chemin,
Toujours l’hymne pieux d’Horace !
Toujours deux pieds nus sur la trace !
Toujours deux lèvres sur ta main !

Bordeau, paradis de mes anges,
Olympe de mes dieux, Bordeaux,
J’irai te chanter des louanges,
La besace homérique au dos.
Sur le grand chemin noir de pluie,
Qu’un blanc rayon tombe et l’essuie,
Et demain, troubadour piéton,
Dans la baie aux grappes vermeilles,
Où dansent mes sœurs les abeilles,
Je veux me tailler un bâton.