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Écrivons : quand pour la patrie
La plume de fer veille et crie
Aux mains du talent indigné,
Rois, princes, valets, tout ensemble
S’émeut… et la plume d’or tremble
Devant l’arrêt qu’elle a signé…

Mais, bien que mon vers gronde et prêche,
Ne craignez pas pour votre ami
Une insulte à la fosse fraîche
Où vos sanglots l’ont endormi.
Laissant à l’esclave un tel rôle,
Je dirai, dût à ma parole
Un bruit de verrous retentir :
« Apôtres des sanglants systèmes,
» Nos cultes ne sont pas les mêmes,
» Mais vous comptez un beau martyr ! »

Et quel père n’a vu ses filles
Honorer de pleurs ingénus
Le jeune héros en guenilles,
Le beau patriote aux pieds nus ?
Il sauva des flots l’une d’elles,
Et leurs amours lui sont fidèles…