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BÉRANGER


Il dort sous des ombrages verts,
Quand la liberté le rappelle :
Il dort, le poëte, infidèle
À ces captifs qui, dans les fers,
Attendaient l’aumône d’un vers,
Et pas de lyres qui les plaignent,
Pas un Blondel pour soulager
Tous ces Cœurs-de-Lion qui saignent !…
Ah Dieu ! si j’étais Béranger !

Au Luxembourg, mon vers vengeur
Irait frappant de stalle en stalle,
Et sa chiquenaude brutale
Au front d’airain du vieux jugeur
Ferait connaître la rougeur.
Je saurais dégoûter, j’espère,
Et Perrin-Dandin de juger,
Et Petit-Jean d’être compère…
Ah Dieu ! si j’étais Béranger !