Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/120

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Qui, par un quos ego, savent calmer les vents ;
Qui, pour le tronc du pauvre avares d’une obole,
Daignent lui prodiguer le pain de la parole,
Et, comme l’Espagnol qui montre, en l’agaçant,
Son écharpe écarlate au taureau menaçant,
Jettent, pour fasciner ses grands yeux en colère,
Un lambeau tricolore au tigre populaire ?

Oh ! quand donc viendra-t-il, ce jour que je rêvais,
Tardif réparateur de tant de jours mauvais,
Ce niveau qui, selon les écrivains prophètes,
Léger et caressant passera sur les têtes ?
Jamais, dit la raison, le monde se fait vieux ;
Il ne changera pas ; — et dans mon cœur : Tant mieux,
Ai-je dit bien souvent ; au jour de la vengeance
Si l’opprimé s’égare, il est absous d’avance.
Spartacus ressaisit son glaive souverain.
Il va se réveiller, le peuple souterrain,
Qui, paraissant au jour des grandes saturnales,
De mille noms hideux a souillé nos annales ;
Truands, mauvais garçons, bohémiens, pastoureaux,
Tombant et renaissant sous le fer des bourreaux ;
Et les repus voudront enfin, pour qu’il s’arrête,
Lui tailler une part dans leur gâteau de fête ;
Mais lui, beau de vengeance et de rébellion :