sus quodammodo immobilitatem et quasi vinculum esse dicimus somnum. » Aristolelis Stagiritae Parva que vocant Naturalia a N. Leonico Thomaeo in latinum conversa (Paris, 1530, in-fol.), p. 147. — À rapprocher le début du Livre de la vision Christine [de Pisan]: « ... entray en lit de repos traveillable. Et comme tost apres mes sens liez par la pesanteur de somme, me survenist merveilleuse avision en signe d’estrange présage... » (Fr. 1176, fol. 1 a-b).
V. 284-85. — Lors je sentis dame Memoire
Reprendre et mettre en son aumoire...
« Qui le livre du Tresor de Sapience vieult bonnement mectre en l’aumoire de sa mémoire... » Le Livre du Tresor de Sapience, Arsenal, ms. 3685, fol. 1. — Cette phrase se retrouve au début du Livre de Genesis selon la descripcion de Orose, f. 15455, fol. 1a. Autre ms. du Tresor de Sapience, Arsenal, ms. 5067. « Memoire si est une viertus ki est aumaire et garde des choses passees. » Jehan le Bel (ou plutôt Jean d’Arkel), Li Ars d’Amour, de Vertu et de Boneurté (édit. Jules Petit, Bruxelles, 1867), t. I, p. 204, chap. xi.
— Aumoire, armoire « amiarium, locus ubi reponuntur libri, caeteraque hujusmodi. » Érasme, Paraphrasis in Elegantiarum libros L. Vallae (Paris, 1534, in-8°), fol. 6 v°. — Cf. Du Cange s. v. armaria, = bibliothèque.
v. 286. — Ses especes collateralles...
= « Alors je sentis dame Mémoire reprendre et mettre en son armoire les « especes » dépendantes d’elle, comme celle relative à la connaissance, fausse ou vraie, et aux autres facultés de l’intellect. » Le mot « espèces » dans la philosophie scolastique signifiait les images des choses reçues par les sens et transmises dans l’imagination. Au XVIIe siècle, Fléchier n’a pas fait difficulté d’employer le mot «espèces» dans une de ses oraisons funèbres. « Cette memoire qui avait été si prompte et si presente devint toute vide des especes et des images du siècle. » (Et antérieurement par Corneille, Clitandre III, 3.) Il est vrai qu’alors la Logique ou l'Art de penser de Nicole était lue par tous les « honnêtes gens ». Cf. le chap. VII de la 1re partie de ce dernier ouvrage.
Il semble qu’il y ait une lointaine corrélation entre le début de ce huitain XXXVI et les vers suivants du Prologue du Traité de la fin de l'homme par « Alain de Chasteau Tournant, breton ». (L’auteur se nomme au fol. 73 v° du ms.):