COMxMENTAIRE ET NOTES 6j
Guillaume le Maréchal voulant dire que Guillaume Bloiit fut le porte- étendard du jeune Guillaume, écrit :
Willeme, qui tint la baniere Bloet, al gienvele Mareschal.
(Édit. P. Meyer, t. II, p. 247, v. 16914-15), etc.
V. 259. — Et une potence Saint Mor.
= une béquille. C'était peut-être un ex-voto, comme le remarque É. Picot, Recueil général de Sotties (1902), t. I, p. 81, n. i. — « Et en tierz jour ou el quart, puis que il fut venu audit tombel, il assouaja si bien que il lessa ses potences sur ledit tombel que il avoit aportees : et celles du tout lessiees, il issoit de l'église sans potences et sans bas- ton... » Miracles de saint Louis dans le Recueil des Hist. des Gaules..., t. XX (trad. de J. du Vignai), p. 169. On disait « la goûte de saint Mor ». Cf. la Farce du Pasté et de la Tarte, dans VAnc. Théâtre franc., t. II, p. 67.
Villon s'occupe par trois fois de ce Jean de la Garde, riche épicier, fils d'un notaire et secrétaire du roi ; ce qui donne à penser qu'il lui en voulait particulièrement. Il lui laisse le Mortier d'Or, enseigne fort bien appropriée à la profession du donataire ; plus une béquille à l'usage des rhumatisants et des goutteux, pour en faire un broyer à moutarde. Rien de mieux. Mais broyer à moutarde, en dehors de son sens propre, a un autre sens nettement équivoque etérotique(cf. Bijvanck, p. 192-193) : un troisième sens, enfin, s'appliquait à broyer à moutarde et qui corres- pondait à peu près à notre expression moderne « broyer du noir », avoir des idées noires, être hypocondriaque. Ces différentes données se résument dans le Testament (v. 1354-55), où Villon appelle Jehan delà Garde « Thibault », pour se reprendre aussitôt et l'appeler « Jehan » : mais Jehan et Thibault, c'est tout comme : ce nom le classe parmi les maris trompés ; aussi Villon lui donne-t-il la taverne du Barillet où il pourra puiser des consolations à ses infortunes conjugales. Par une troi- sième fois, Villon s'attaque à notre épicier et le désigne lui, le riche négociant et propriétaire foncier, à venir sonner l'enterrement de ce gueux de Villon et à remplir une besogne abandonnée, d'ordinaire, aux va-nu-pieds du pavé. (T 1919) Quant aux griefs que Villon pou- vait avoir contre Jean de la Garde, si nous les ignorons, nous pouvons facilement les supposer.
V. 261. — A celuy qui feist Vavant garde»
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