62 FRANÇOIS VILLON
an. 1482, dans Du Cange s. v. companium. — « Villain, en despit de toy, ta femme sera chevauchée cy endroit . » Jovrnal d'un hourgeoh de Paris (édit. Tuetey), p. 356. Cf. mon volume : Villon et Rabelais, p. 123, n. I .
V. 256. — Mais cela, ce n'est que du mains.
Locution courante qui signifie : « Mais cela, c'est ce qui nous importe le moins . »
Mais le surplus n'est que du mains.
Fr. 17 19, fol. 82 vo. — Cf. les exemples réunis par M. Bijvanck^ Essai... p. 192.
XXXIII. — Poursuivant ses libéralités, Villon laisse à l'épicier Jean de la Garde un mortier d'or, enseigne fréquente^ à Paris, chez les épiciers, et une béquille de pèlerinage pour y broyer la moutarde. Quant à l'anonyme qui prit les devants pour le mettre en procès, il lui souhaite le feu Saint-Antoine» l'érysipèle.
V. 258. — A Jehan, Vespicier, de la Garde.
Villon semble rechercher cette disposition de mots, car il lui était loisible de mettre « A Vespicier Jehan de la Garde ». Elle a été cause des méprises les plus étranges. Prompsault n'écrit-il pas : « A Jean, sur- nommé l'Epicier, natif de la Garde » ! note que reproduit sans sourcil- ler Lacroix, et qu'il fait sienne ! Villon affectait cette manière d'écrire :
Item donne a tnaistre François — Promoteur — de la Vacqiierie
(Test. 1214-15). — La tournure est parfaitement correcte, encore qu'un peu archaïque. Villon s'amuse à imiter, sinon à parodier, les formes de l'ancienne langue où l'on séparait souvent l'apposition du substantif qu'elle affecte. C'est ainsi que dans Le Pèlerinage de Charlemagne (seconde moitié du xi^ s.), le trouvère français anonyme décrit l'entre- vue de Charlemagne et du roi Hugues le Fort
Le rei Hugon saluet le Fort très volentiers.
= « Charlemagne salua le roi Hugues le Fort avec empressement. » (E. Koschwitz, Karls des grossen Reise nach Jérusalem und Constantinopel, Leipzig, 1895), p. 17, V. 302. — De même, l'auteur anonyme de
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