COMMENTAIRE ET NOTES 53
iaume » pour désigner un personnage du nom de Guillaume Gueuldry. L'étude des formules des censiers contemporains montre qu'il faut comprendre : i° la maison qui fut Guillot et est de présent Gueuldry ; 2° la maison qui est Gueuldry et fut Guillaume. Un cartulaire de Saint- Benoît permet d'identifier cette maison avec un hôtel sans enseigne dit de la Longue Alee, situé rue Saint-Jacques, entre le Lion d'Argent et le Coq, et qu'il faut reconnaître, sans doute, dans la maison du Petit Coq, du plan de restitution de Berty. Cette maison fut donnéeà bail perpétuel, le 7 janvier 1423, à Laurent Gauldry, boucher, par Guiote de la Marche, surnommée dans les actes « ladite Guiote » et « ladite Guillemette » tout court. Gauldry était un boucher à qui les chanoines de Saint- Benoît, dès 1415, avaient loué un étal près de la taverne de la Mule. Il en prit plusieurs autres dans la rue Saint-Jacques, ainsi qu'une maison, rue Saint-Mathurin. Mais il ne paya jamais rente de ces maisons. Après de longues contestations, durant lesquelles Gauldry mourut, les chanoines de Saint-Benoît firent un procès aux héritiers de la maison Gauldry, justement dans l'hiver 1456, date du Petit Testament, et obtinrent une condamnation le 4 avril 1456. Mais les rentes ne furent point payées davantage ; si bien qu'il fallut, en 1469, réduire par amer' tissement les 14 1. 10 s. p. de rente annuelle à 40 s. p. pour cette mai- son légendaire, insolvable pendant plus d'un demi-siècle. Villon la con- naissait bien, cette maison Gauldry qui fut à Guiote ; il en entendit certes parler, l'automne de 1456, par les seigneurs de Saint-Benoît; mais quel rapport pouvait-elle avoir avec G. Cotin et Th. de Vitry ? C'est qu'elle devait justement le cens ou fond de terre au Chapitre Notre-Dame, cens que Gauldry ne payait pas plus que sa rente, ainsi qu'on le voit par les registres capitulaires. Il devait déjà, le 21 octobre 1437, 57 s. p. d'arrérages de cens au Chapitre. Ce legs de Villon est donc une ironie que les deux chanoines devaient comprendre facilement. Quant à l'orthographe Gueuldry, c'est une déformation parisienne fré- quente chez Villon, qui à l'inverse écrit faultre pour feultre... » Rêd. et Notes, p. 105. — Pour ce qui est de la graphie satis pour cens, elle est donnée par toutes les sources mss. et les incunables, et consti- tue un calembour apparemment voulu par Villon : les éditeurs ont donc eu tort, senible-t-il, d'écrire cens, et montrent qu'ils n'auraient pas saisi la plaisanterie que comporte la graphie intentionnelle sans qui a été conservée ici. On la rencontre d'ailleurs avec fréquence dans les comptes du temps, bien qu'avec sa signification courante de « redevance ». Dans la Censive du Temple, an. 14S7, on relève cette mention relative à Mii« de Bruyères : « En la rue des Cinges par devers les Mans manteaulx :
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