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46 FRANÇOIS VILLON

[abduci] a ruffianis, paillards et gens de vostre sorte : vous la vene^ enle- ver, et faut que la povre misérable, marche; vel aliter cogetis eam eu frap- pant a grans coups de plat d'espees super humeros ejus sub umbra et specie quod emisistis officia vestra ; dicitis quod estis executores justicie. Aussi sont bien les dyables, sunt executores justicie divine : tum damna- buntur perpetuo, et vos cum ipsis... » Sermones quadragesimales, fer. m post m. dom. quad. (Paris, 15 17, in-S"), fol. 77 V. — Les sergents étaient communément appelés « les varlets au deable ». Journal d'un bourgeois de Paris (édit. Tuetey), p. 349. De même, dans l'argot du temps, le mot augel signifiait sergent :

De ces angels si graveliffes.

WWon, Jargon, bal. IV, v. 115. — Le mot ange, avec le sens de « sergent » était un terme populaire, compris de tout le monde : « Alez vous maloit en enfer, qui est appareilliez au dyable et a ses anges. «  Passage d'un sermon manuscrit cité par Du Canges. v. maledicere.(Ce sermon que Du Cange n'a pas identifié est celui de Gerson sur la Pas- sion ; et le passage se trouve, entre autres très nombreux manuscrits, dans le 949 delà Mazarine, fol. 17 v. — « Départes vous de moy mau- nez ou feu pardurable qui est appareillié au diable et a ses anges. » Missel de Paris, fr. 180, fol. xxv^.

V. 180. — Luy laisse trois ghiyons de ferre

= trois bottes de paille. « Jehan Boistel porta aux champs ung gluyon defeurre. » Cf. Du Cange s. v. gltien = une botte de paille et, comme on disait aussi « un fesseau de chaume, autrement appelé glui. » Ibid .

Jo\-e s'en va comme ung feu de ferre

rimant avec « terre ». Martial d'Auvergne, La Dance des femmes, fr. 25434, fol. 69 v.

Ferre. — Tout nu sur le ferre gisant.

Arnould Greban, Mystère de la Passion (édit. G. Paris), v. 5051.

Dans Villon, la leçon ferre est donnée par F : « La rue au Ferre. » Le Mariaige des quatre fil^ Hemon, dans Ad. Keller, Romvart, p. 152, Kg. 14; et c feurre » dans le lat. 4641 B, Stylus curie Parlamentt Franciae, fol. 148. Simon de Phares écrit dans son autobiographie : « De la fuz envoyé a Paris en la rue du Feurre » Fr. 7487, fol. 151. Les deux formes Jeurre et ferre se rencontrent concurremment. Cf. plus haut la note au vers 116.

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