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38 FRANÇOIS VILLON

en la rue Neuve Saint Marry . » Il avait été condamné à taire amende honorable, « et pour pitié de la femme et enfans dudit Trouvé, luy furent remises les amendes prouffitables. » — vi février 1466 (n. st.). Dupuy 250, fol. 68; fr. 5908, fol. 120.

V. 162. — Laisse le Mouton franc et tendre...

Villon équivoque sur le sens du mot mouton (chastris, en vieux français, castrato en italien) et sur celui du mot franc. A proprement parler, le mouton franc est le mouton entier, le bélier dont la chair est coriace et dure, et qui, par suite, n'est pas « tendre » {qui ad gene- randatn sobolem integer tenetur, dicitur aries, écrit Perotti dans sa Cornu- co/)/a (Bâle, 1526, in-fol.), col. 379380). C'est intentionnellement et par plaisanterie que Villon accouple les deux mots franc et tendre ; toutefois le scribe de B, ne comprenant pas le jeu de mots, a modifié ainsi le vers : Laisse le Mouton qui est tendre. Mais franc signifiait aussi gras, bien en chair, et c'est le sens qu'il a ici, dans le vers de Villon.

Je vous apporte ung mouton franc Qui peut iresbien valoir ung franc

écrit Eloy d'Amerval dans sa Grant Deablerie (liv. II, chap. 124). Il s'agit, en l'espèce, d'un gras mouton qu'un berger — un autre Agnelet — a volé et va vendre à « quelque hostelier », après avoir montré à son maître la peau de la bête, morte de la clavelée, lui assure-t-il. De même la «• bourgeoise » désireuse de se régaler de mouton

Soit de devant ou de derrière

envoie sa chambrière

Au boucher, et en marchandant,

La fille luy va demandant :

(Ainsi que voulentiers fait on)

V Est ce cy d'ung bien franc mouton ? »

(Liv. II, chap. 1 11 .)

V. 164. — Le Beuf Couronné qu'on veult vendre.

En 1456, dans la rue de !'« Abruvoer Mascon » se trouvait VOstel du Beuf Couronne. Arch. nat. KK 408, fol. 50 v°.

v. 165. — Ou la Vache : qui pourra prendre.

Telle est la leçon de AB : celle de F Et la Vache que... avec un sens acceptable, mais moins spirituel que l'autre où qui est le relatif, un

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