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32 FRANÇOIS VILLON

curieux cep dans le lat. n. acq. 2290 (fin du xii= s.). Un diable ayant chaque pied et chaque main pris séparément dans le ceps, est géhenne par un ange armé d'une pince énorme (fol. m). Un autre cep, non moins étrange, figuré au fol. 155 : cette fois, les deux mains sont jointes ensemble dans le cep, de même les deux pieds. (Commentaires sur l'Apocalypse.)

��XIX. — Villon laisse à Jacques Raguier, buveur émérite, r Ahruvouër Popin, en plein air ; sans préjudice, quelques vers plus loin, du Trou de la Pomme de Pin, celui-là, « clos et cou- vert ». Il y joint des perches et des poussins au blanc, bref, le choix toujours prêt d'un bon lopin, d'un bon morceau à se mettre sous la dent ; enfin (car V Ahruvouër Popin n'est ici qu'une facétie), la célèbre et confortable taverne de la Pomme de Pin y où, chaudement emmaillotté dans une robe de jacobin, les pieds au feu, il aura toutes les commodités qui invitent à la plaisan- terie et même à quelque chose de moins innocent, si fantaisie lui en prenait.

V. 145-152. — Ce huitain est d'une intelligence difficile qui provient de la divergence des manuscrits pour le vers 147. Sur les cinq sources qui le donnent, trois y font intervenir le mot figuier : A Paiches, poires, sucre, figuier ; B Par ses paouvres seurs gras figuier ; F Perches, poires, gras figuier. C et I donnent une leçon tout autre : Perches, pous- sins au blanc mengier. Longnon a tenté de rétablir le vers dans sa forme originale ; et il a écrit tout d'abord : Pesches, poires ; an Gros Figuier. . . ce dernier qu'il regarde comme une enseigne d'une maison de Paris {Index, ire et 2= édit.). Cette correction est-elle valable? elle est, en tous cas, conforme à la critique de restitution, et a du moins le mérite de signifier quelque chose. L'enseigne du Figuier (une taverne ?) est mentionnée dans le Mariaige des quatre fiî^ Hemon : « Le Figuier au bout de la rue aux Nonnains d'Ierre. » Antérieurement, la rue du Figuier figure dans le Dit des rues de Paris (fin du xn= s., commencement du xin=), rue assez mal famée, par suite de la présence des « ribauldes com- munes » qui y habitaient :

Trouvai la rue a Fauconniers Ou l'en treuve bien par derniers

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