COMMENTAIRE ET NOTES 323
gnait presque toujours l'abeille, laquelle n'est que rarement désignée sous ce nom (cf. Godefroy, Dict. au Siippk'tucnt s. v. abeille). Dans Bru- netto Latino qui lui consacre un long et curieux chapitre (cLv), le mot abeille n'intervient pas une seule fois, mais le mot besainiie : « Besainnes sont mouches qui font le miel. » Li Livres don Trésor (édii. Chabaille, Paris, 1863, in-40), p. 206. Cf. Du Cange s. v. besana. Jean de Meun emploie le mot vwuchc (Roman de la Rose, t. Il, p. 211). Dans les Eta- blissements de Saint-Louis, les abeilles s'appellent te'i et oés{t. II, p. 216, 217, édit. VioUet), qu'on retrouve dans la désignation de localités modernes : Neuville-des-Haies ; Villeneuve-en-Hés (Coutumes du Beau- vaists, édit. Beuguot, t. I, p. 341, 429). Mouches, dans Martin le Franc, fr. 12476, fol. 86<^; de même dans Alain Chartier, fr. 24440, fol. 2; dans le Glossarium gallico-latinum (xv^ s.), lat. 7684 : « Mouche qui fait le miel, apes, is, fem. », fol. 772 et rien pour le mot abeille; de même dans le fr. n. acq. 11 20, fol. 22 (ms. compilé en 1440); tr. 916, fol. i68b; dans Meschinot, fr. 24314, fol. 11 \°; dans Masselin : « S* Jérôme dit... que les mouches faisans miel. » Journal des Etats généraux, p. 175 (dans le latin, apes). — Apis (forme latine) dans le Poème moralisé sur les propriétés des choses (xiv* s . ) « Apis est mouche mieleuse... «dans la. Remania, t. XIV(i883), p. 472, etc. Dans le pas- sage suivant de Renaud de Louhans (xiv^ s.) que Villon avait lu, figurent, dans le même vers, les mots mouche et abeille :
La charnel delectacion
Porte le poignant aguillon
Qui, quant le charnel délit passe,
Le cuer des hommes point et casse.
Et me semble qu'el est pareille
A la mouche qu'on dit aveille
Qui l'aiguillon et le miel porte...
Fr. 578, fol. 34. — (Aveille, sur cette forme « idéale » du mot, et. ^rachet, Dict. ctym. de la langue française, p. 3, et Du Cange s. v. avillarium.) Dans un autre ms. de Renaud de Louhans, les deux avant- derniers vers sont ainsi modifiés :
Advis m'est qu'est pareille assez
A la mouche con clame ez.
Fr. 812, fol. 351^. —(Le Livre des Aes traduit du Bontim universale de apibus de Thomas de Cantimpré, dont il existe de nombreux manu- scrits et imprimés, est bien connu.) A noter la périphrase suivante
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