306 FRANÇOIS VILLON
« Ce n'est pas une viande de rebut, bonne pour des porchers qui la disputent à ces gros chiens de bouchers... »
V. 1 1 3 1 . — Et cuites en vin de buffet .
Le vin de buffet était un mauvais vin, fait avec la lie et le marc de raisin. Comme nous l'apprend Gieffroy, l'auteur du Martyre de Saint Baccus :
vin de buffet Autrement dit le vin perdu, Q.ui as povres gens est vendu. (Jubinal, Nouv. Recueil, t. I, p. 263.)
Celé gent malvoise Qui ne scet boire que cervoise, Ou courre au vin de buffet Dont, pource qu'il ne boivent mie Le vin pur, mes le fet de lie, La douceur mie ne connoissent Du bon vin...
(Ibid., t. I, p. 254. — Cf. également VHist. litt. de la France, t. XXVII (XIV-' s.), p. 188.)
V. 1132-35. = « Pour menger de pareils morceaux, on ferait vrai- ment des folies », conclut ironiquement Villon.
cm. — A vrai dire, continue Villon en se reprenant, c'est une viande passablement indigeste, bonne pour des soldats en campagne ou pour une population assiégée : toutefois, si ces loups étaient pris au piège ou que les chiens ne sussent les courre (la chasse à courre n'était permise qu'aux nobles, et Jean Riou ne l'était pas), j'ordonne, déclare Villon, moi qui suis son médecin, qu'il s'en fasse des peaux pour l'hiver, lui qui est pelletîer-fourreur.
V. 1140. — J'ordonne, inoy qui suis son miege.
Villon équivoque sur le verbe ordonner, terme employé dans les tes- taments comme dans les prescriptions médicales.
— iniege « bon miege, bon mire, bon médecin » (Marot).
�� �