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238 FRANÇOIS VILLON

V. 801-802 et suiv.

Mors estaient et corps et âmes En dampnce perdicion . . .

Vincent de Beauvais, dans son Spéculum humane salvationis dont de nombreuses traductions parurent au xv^ siècle, entre autres celle de Jean Miélot (1449), fr. 6275, parle de la descente de l'âme de Jésus- Christ en enfer. A ce sujet, il remarque qu'il y a en enfer quatre par- ties bien distinctes : la plus basse est l'enfer des damnés; au-dessus, celle des enfants ; au-dessus le purgatoire, et au-dessus du purgatoire, le limbe des saints (fol. 29'=). La miniature qui correspond à ce pas- sage porte cette légende : « l'ame de Jhesucrist unie a la deité descendi au lieu des sains patriarches et prophètes et anchiens pères. » En d'autres mss., tel que le fr. 188, une grossière miniature représente les quatre « cercles » superposés et, sauf le premier, le limbe des saints, entourés de flammes ; cela, par le fait de l'ignorance du peintre qui n"a pas pris la peine de lire le texte qu'il avait à interpréter, et qui ne dit rien de semblable, les flammes n'existant que dans l'enfer des damnés. Le fr. 460 donne également une peinture fort grossière où les trois premiers « cercles » sont entourés de bleu ; le quatrième, celui des dam- nés est sans flammes, mais a un diable au milieu de ces derniers (fol. 109). Dans l'incunable de Lyon, 1478, Le Livre du mirouer de la redempcion de Vumain lygiiage, traduit par frère Julien, des Augustins de Lyon, un bois représente le quadruple enfer, avec des flammes seu- lement pour le cercle des damnés (Bibl. nat. Rés. 1866 -r A f., Sig. Byb). — Les quatre enfers sont également décrits dans la Passion de Greban (seconde journée, p. 205, v. 1 5800-15850). Dans Z.t' Pèlerinage de Vame (fr. 602), l'auteur « Jehan Gallopes dit le Galois, doyen de l'église collégial monseigneur Saint Loys de la Saulsoye ou diocèse d'Evreux » raconte qu'il a vu en songe son âme descendre en enfer, accompagnée de son ange gardien qui la guide et l'entretient, comme Virgile dans l'Enfer de Dante, guide et entretient le poète florentin. Mais le bon doyen tire tous les éléments de son songe non de Dame qu'il ignorait sans doute absolument, mais de VElucidarium d'Honorius qui eut la plus grande vogue durant tout le moyen âge. Cf., ci-dessus, la seconde partie de la note du vers 800 où cet ouvrage est cité.

V. 804. — De quelconque condicion.

Reproduction exacte du v. 510 du Test, (comme le vers 169 du Lais

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