2lé FRANÇOIS VILLON
réflexion que fait Villon au souvenir de la correction qu'il avait reçue. A ce moment, il ne se doute pas encore de la trahison de son ami. Au contraire, si, au lieu de est, on lit ot, la phrase se continuant, Noël aurait eu, lui aussi, sa part dans la correction ; il n'aurait donc pas encore trahi son ami Villon, et le soin de sa vengeance que ce dernier remet plus loin aux mains du bourreau. Maître Henri, vengeance qui consiste à faire caresser à son tour de « onze vins coups » de verges les reins du susdit Noël (Test. 1642), se rattacherait à une autre félonie de ce « tiers » ; toutes choses que nous ignorons. La difficulté d'interprétation s'augmente de ce fait qu'on n'est pas absolument sur du sens exact à donner ici au mot tiers. Il y a toutefois lieu de penser que le « tiers » est le confident de l'amant dans ses intrigues amoureuses, tel que l'a dépeint Guillaume de Lorris qui ne lui donne encore que le nom de « compaignon ». Ce nom se maintiendra conjointement avec celui de « tiers » dans la phraséologie amoureuse, jusqu'à la moitié du xvF siècle. Le rôle du « compaignon » est bien défini par Guillaume de Lorris. C'est Amours qui parle à V Amant qui lui avait demandé comment un amou- reux pouvait endurer en silence les maux que cause l'amour.
Or te lo (conseille), e vueil que tu quieres
Ung compaignon sage e celant
Cui tu dies tôt ton talent.
Et descuevres tôt ton corage ;
Cil te fera grant avantage.
Quant ti mal t'angoisseront fort,
Tu iras a lui por confort,
Et parleroiz andui ensemble
De la bele que ton cuer emble.
De sa biauté, de sa semblance.
Et de sa simple contenance.
Tôt ton estre li conteras,
Et conseil li demanderas
Coment tu porras chose faire
Qui a t'amie puisse plaire.
Se cil qui tant iert tes amis
En bien amer son cuer a mis.
Lors vaudra miauz la compagnie ;
Si est raison qu'il te redie
Se s'amie est pucele ou non.
Qui ele est et coment a non :
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