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214 FRANÇOIS VILLON

Guillemet, dit de Lyon, cousturier, et de Jehanne Butelle, sa femme, sur aucunes chançons et libelles diffamatoires faiz par ung nommé Jehan Lefaivre, paige. Finaîiter, fut condamné a estre batu nud de verges et devant l'ostel desditz Guillemet et sa femme, et requérir par- don. Et défend ladite Court ausditz paiges et a tous aultres qui dores- navant ilz ne facent ou chantent lesdites chançons ne autres semblables chançons diffamatoires faisant mencion d'aucunes personnes particu- lières, sur peine de bannissement et d'estre pugniz corporellement. » — III septembre 1484. » Fr. 5908, fol. 160. (Publié antérieurement par P. Champion dans son François Villon, t. I, p. 120, n. 2, d'après Dupuy 250.)

V. 660. — Oui mefeist niaschier ces groselles ?

= « Qui me fit recevoir cette correction ? » L'origine de cette expres- sion, alors courante, venait de ce que le bourreau, ou son aide, fusti- geait le condamné avec une branche de groseillier garnie de ses épines. Martial d'Auvergne, dans le premier de ses Arrests d' Amours, écrira : « Et oultre qu'il fust traîné sur une claye et bastu par les carrefours de Syons de vert osier et de branches de groseliers, affin que désormais tous aultres y prinssent exemple.» (Les cinquante et ung arrests d'Amours (Paris, Michel le Noir, s. d. in-40, Bibl. nat. Rés. Ye 795), fol. Alii». — Guillaume Alexis (7 1485) emploie la même expression « mascher la groseille » qu'il prend dans le sens plus large « d'essuyer un affront » :

Tel en maschera la groseille Q.ui est sans reproche et sans sy.

Œuvres (édit. Picot-Piaget), t. I, p. 113. — Ct., plus loin, le hui- tain cxLii relatif à Noël Jolis. Toutefois, Montaiglon, dans son édition de V Amant rendu cordelier a Vohservance d'Amours, cite les trois vers de Villon, puis écrit : « Il ne s'agit pas d'avoir mangé des groseilles, ni, en parlant par métaphore, d'avoir avalé la pilule (Glossaire-Jannet , p. 245). Le sens est celui-ci : « Ayant été battu ainsi que des toiles dans un ruisseau, je l'ai encore été à coups de branches de groseilliers garnies de leurs épines « {Variantes et Notes, p. 156). Cette dernière interprétation qui implique une double correction reçue par Villon me semble inad- missible.

V. 661. — Fors Katherine de Vauselles.

Sans qu'on puisse identifier avec certitude cette Catherine de Vau- selles, il est toutefois clairement établi qu'une famille de Vaucelles

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