COMMENTAIRE ET NOTES 187
Ainz iert assez granz par mesure : Le nés ot bien fait a droiture... La bouche petite e grossetc S'ot ou menton une fossete...
(T. II, V. 527 et suiv., édit. L.)
V. 495-496. — Grant entroeil, le repart joly
Dont prenoie les plus soiihtil^...
rappelle ce qu'avait dit Martin le Franc, parlant des femmes :
Leurs regars, Leurs contenances, leurs paroles Attrayent les plus soubtilz gars.
Le Champion, fr. 12476, fol. 46». — Sotihtil a ici le sens de « judi- cieux », « qui raisonne » ; par suite désigne les hommes les moins enclins à se laisser séduire par les manèges féminins.
V. 497. — Ce heau ne:^ droit grant ne peti:( est la reproduction visible de ce passage de G. de Lorris dépeignant Espérance :
... le nés traitiz. Qui n'est trop granz ne trop petiz, Et la bouchete colorée...
(T. II, V. 2655-57, ^^'^' L-) qui devient, chez Villon :
Et ces belles lèvres vermeilles (y. 500).
A noter que le vers du Roman de la Rose correspondant au vers 496 de Villon a été presque textuellement copié, au début du xiv^ siècle, par Macé la Charité dans sa Bible rimee :
Et ses nés estoit si fetiz
Qu'il n'iert trop grans ni trop petiz .
(Fr. 401, fol. 62':): de même, dans Le Débat de V Amant et de l'A- mante, il est question d'une jeune fille qui
Avoit le nez au viaire afferant.
Car il n'estoit ne petit ne trop grant ;
(fr. 1149, fol. 162c (xve s.), emprunt fait à Guillaume de Machaut (-J- 1377), dans Le Jugement dote roy de Behaigne :
Avoit le nez au viaire afferant,
Car il n'estoit trop petit ne trop grant.
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