COMMENTAIRE ET NOTES I79
Et fait le tour de l'escremie, Et se consent comme une beste A Tort pechié, vil, deshonneste ; Et se melle comme uns pourceaux Avec cellui, avecques ceaux Qui l'empruntent a son mari, Qui depuis a le cuer mari. Et vit en crueûse bataille Pour la graut laisse qu'il lui baille.
{Œuvres, t. IX, p. 57, v, 1659-1669.) « Qui la prennent à son mari et la lui rendent ensuite », leur fantaisie une fois satisfaite, selon l'apho- risme bien connu d'Henri Bayle. — Il semble bien qu'il s'agisse, dans Villon, d'un prêt contre argent. Et en effet
5'i7^ (les femmes) nayment fors que pour Y argent, On ne les ayme que pour Veure ; Rondement ayment toute gent. Et rient lors que hour ce pleure.
(lest. 577-580.) — Cf. la dissertation juridico-facétieuse de Coquillart, dans les Droits nouveaulx. Œuvres, t. I, p. 126-127.
v. 450. — Si tost naquirent, n\i quel droit.
Ce vers évoque celui de la Vieille du Roman de la Rose, dans des cir- constances toutes semblables (t. II, p. 420, v. 13078, édit. Méon) :
Lasse ! pourquoy si tost nasqui ?
v. 451. — Nostre Seigneur se taist tout quoy.
— se taist tout quoy, cf. ci-dessus, Test. 244.
v. 452. — Car au tancer il le perdrait .
= « notre Seigneur ne souffle mot, car, à leur faire des reproches, il en serait pour ses frais. » — • Le est un neutre. « Le perdre » semble avoir été une locution courante, comme dans ce passage du « xii^ cha- pitre )) de VEuvangille des Quenouilles . « Qui veult estre victorieux en guerre ou eureux en marchandise si veste au matin sa chemise ce devant derrière ou a l'envers, et pour vray il le sera. Glose. — Ceste rigle et (sic) sans aucune faulte ; mais que la guerre ne soit contre sa femme, car s'il la vouloit batre, il le perderoit. » Fr. 21 51, fol. 41 yo. (Cf. ci-dessus la note au vers 272 du Test.) — U Euvangille des Oue- uouilles était un livre extrêmement populaire au xv= siècle ; aussi le
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