COMMENTAIRE ET NOTES 165
le retour dans le néant de tous ces personnages illustres, pape, empe- reur, roi, dauphin de Viennois, sire de Dijon et autres lieux, ainsi que leurs hérauts, trompettes et poursuivants. Autant en emporte le vent ! Il continue ainsi la tradition du genre dans lequel son contemporain Régnier et surtout Deschamps s'étaient complu.
V. 385. — Car, ou soit ly sains apostolks...
A noter l'omission de la conjonction que, le verbe de la proposition principale étant au subjonctif. De même au Test., v. 1692. Le vers cor- respond à : « Que ce soit le saint pape ; qu'il s'agisse du saint père... il meurt aussi bien que... »
V. 387-389. — Oui lie saint fors saintes estoîles Dont par le col prent ly mauffe^ De mal talent tout eschauffL':^.
Villon avait vraisemblablement assisté à l'exorcisme d'un possédé, car il relate ici, avec exactitude, un détail de la cérémonie telle qu'elle est rapportée dans le Rituel. « Deinde [exorcista] muniens se et obscessum signo crucis, circumposita parte stolae ad collum ejus, et dextera manu sua capiti ejus imposita, constanter et magna cum fide dicat ea quac sequuntur... » Rituale ronianum Pauli V pont. niax. jussu edituni et a Benedicto XIV aiictum et castigatum (Le Mans, 191 1, in-S»), tit. X, cap. I ; de exorci:{andis obsessis a daenwnio, p. 290. — Dans le miracle de l'Enfant voué au Diable par sa mère, et délivré par l'intercession de la Vierge, la même scène est reproduite. Alors que le prêtre va baptiser l'enfant, le diable survient, et le réclame pour lui :
" Va t'en » se dist le prestre, « diable maleïs. Je te conjur de Dieu et de tous ses amis ! » Lors a print l'estolle, ne sc'i est alentis, A l'ennemy la jecte ; et il s'en est fuïs.
Cette pièce a été publiée par Paul Meyer, d'après le ms. de l'Arse- nal 21 15 (2e moitié du xv^ siècle), dans la Romania, t. XXXIII (1904), p. 170, v. 73-76. — Le Mystère du jeune enfant que sa mère donna au diable, publié par J. Babelon dans la Z,a Bibliothèque française de Fernand Colomb (?zxis, 1913, in-80), p. 142, no 151 et Appendice, n° 3, p. 282et suiv., en diffère d'une façon appréciable tout en en dérivant. Il y a d'autres rédactions, comme celle, en prose v De l'enfant que sa mère dona au deable quant son père l'engendroit » dans le fr. 1881, fol. I38-I39 ro, et qui a été publiée par Karl Breul, Sir Goivther, eine englische Ronian:^e ans dem XF fihrundert (Opp^'m, 1866, in-So), p. 210, Appendice, 11° 2.
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