COMMENTAIRE ET NOTES 1)9
subvenir à ses manies coûteuses et à ses ruineuses fantaisies, d'écraser d'impôts ses infortunés sujets angevins. « La misère en ce temps, remarque Célestin Port, monte au comble. Le i*"" septembre 1461, et pendant deux jours, éclate l'insurrection populaire de la Tricoterie. Les povres gens de métiers de la ville et des champs écrasés d'impôts, se portent avec triques et bâtons dans les maisons des officiers, de l'élu, des receveurs, des chanoines, et pillent : mais « bien petit de temps après, plusieurs furent bien punis, les uns noyez, les autres decolez, bras et jambes coupez et les corps mis au gibet ou a la rivière. » Pour- tant la ville avait envoyé force messages au roi pour l'amener à clémence. Dict. hist. géogr. et biograph. du Maine-et-Loire, t. I (1878), p. 38. Et l'honnête religieux, qui d'ailleurs néglige ces détails, conclut que le roi René, laissant de côté ses idées de conquête, s'était retiré à Angers « pour se livrer entièrement à l'étude des beaux-arts, et au soin des peuples qui lui étoient soumis ». L Art de vérif. les dates, p. 766.
v. 565-568. — Semhlahlement, le roy Scotiste...
Jacques II, roi d'Ecosse. « Ichelluy roy avoit la moictié de son visage rouge comme du sang, et tel yssit du ventre de sa mère. « Jacques Du Clerc, Mémoires, liv. IV, ch. xiii. « A blemish, a red marie on one side of his face gained him name of the « Fiery face », and appears to hâve been deemed by the contemporaries an outward sign ofa fiery temper. » lE. Mackay, Dictionary of national Biography, t. XXIX, p. 141.
V. 570-571. — Helas ! et le bon roy d'Espaigne Duquel je ne sçay pas le non !
Il s'agit de Henri II qui justifie, par ses nombreux succès contre les Maures, l'épithète de bon, c'est-à-dire « vaillant, victorieux », que lui donne Villon. — « Dit par son serment que non scet que quant ung tort ou boiteux d'emprès Domfront, duquel il ne scet le nom, fu venu a la Court... » Procès du duc d'Aleuçon,ir:. 18441, fol. 75vo(20 septembre 1456). — Voilà pour la grammaire ; mais du vers de Villon se dégage, en outre, un charme particulier de son ingénuité même.
V. 578. — Lancelot, le roy de Behaigne.
Le jeune Ladislas, mort à dix-sept ans (1440-145 7) n'a jamais été appelé en France, jusqu'à la fin du xv<: siècle, autrement que Lancelot, par une confusion, sans doute, avec Lancelot du Lac, si fameux dans les romans de la Table ronde. Le nom hongrois est Lâszlô, en allemand Lazlaw. La forme italienne Lanciotto (Dante, Inf., V, 128) dérive de
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