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EXAMEN DE L’ŒUVRE

Examen de l’œuvre au point de vue littéraire. — Le Lais (1456). L’œuvre de Villon représente environ trois mille vers. Lorsqu’il quitta Paris dans les derniers jours de décembre 1456, il laissa sans doute à des amis son manuscrit le Lais dont l’idée première lui avait été vraisemblablement suggérée par le Testament burlesque de Deschamps, car il ne paraît pas que celui que rédigea Jean Regnier en 1432 ait eu une influence quelconque sur le poème de Villon, si tant est que ce dernier l’ait jamais connu. Mais depuis plusieurs années déjà Villon était célèbre dans le monde des étudiants et des basochiens, et il pouvait s’appeler, sans vanité, le bien renommé Villon. La plupart de ses meilleures ballades, conjointement avec son roman du Pet-au-Deable, circulaient dans le public, en même temps que de notables personnages, comme le prévôt de Paris, recevaient le poète dans leur intimité. Le patronage de son protecteur, le chapelain de Saint-Benoît, lui avait facilité l’accès du monde ecclésiastique et judiciaire à l’Évêché et au Palais, alors que, dans le milieu plutôt fermé de la Finance et du Trésor, il s’était fait des relations personnelles parmi les jeunes gens de son âge, qui furent pour lui, sinon des amis, du moins des compagnons de plaisir. Pour son malheur, il eut des fréquentations d’un autre genre qui eurent une influence désastreuse sur sa vie. Le Lais reflète ces rapports et nous présente cette société