François Villon fit de rapides progrès. En mars 1449 (n. st.), il était reçu au baccalauréat et, en 1452, entre le 2 mai et le 26 août, il obtenait successivement la licence et la maîtrise ès arts[1] : il avait alors vingt et un ans, âge exigé par les statuts de l’Alma Mater[2] ; Maître Guillaume n’avait donc qu’à se louer de son protégé qui, jusqu’à ce jour, ne lui avait donné, semble-t-il, que des satisfactions ; mais, par la fatalité des circonstances, il devait en être autrement dans la suite.
Le monde des étudiants[3] naturellement bruyants et tapageurs habitait le quartier des Écoles qui constituait alors la plus grande partie de la rive gauche, et qu’on pourrait circonscrire dans cet arc formé aujourd’hui par l’Institut comme point extrême, en aval, la Halle aux vins, en amont, et tout l’espace compris dans le cercle qui passait derrière la Montagne Sainte-Geneviève[4], le pays latin, par excel-
- ↑ Nomina baccalariandorum… Franciscus de Moultcorbier parisius ij s. p. — Bibl. de l’Université, Registre des procureurs de la Nation de France, ms. n°1, fol. 97 v°. Dans le même registre, sous la rubrique : Sequuntur nomina illorum qui inceperunt sub presenti procuratoria : Dominus Franciscus de Montcorbier de Parisius incepturus sub magistro de Conflans, tune procuratore. — ij s. En haut du feuillet, sous la rubrique : Sequitur nomen cujusdam licenciati, on lit : Dominus Franciscus de Montcorbier de Parisius, cujus bursa ij s. p. (an. 1452 ; entre le 4 mai et le 26 août). — M. Pierre Champion adonné le fac-similé de la page du registre de la Nation de France où est inscrite la licence de François Villon, t. I, p. 38 bis, pl. IV. — Ces différents textes ont été publiés pour la première fois par Longnon dans la Romania, t. II (1873), p. 206-207 et n., ensuite dans son Étude biographique sur Fr. Villon (1877), p. 12-13 et n.
- ↑ Thurot, De l’organisation…, p. 60.
- ↑ Leur nombre ne montait pas à moins de 18.000, selon l’évaluation faite, en janvier 1462 (n. st.), par Giovanni di Francesco di Neri Cecchi. Cf., plus loin, la note y relative.
- ↑ Cf. Berty, Topographie historique du vieux Paris. — Région centrale de l’Université, passim ; et, en particulier, le plan de Braun (1509), p. 10.