Sources : A B C F I.
Sur les quarante huitains qui composent le Lais
B et F en donnent trente-neuf. Le huitain xxiii manque dans B, et le huitain xxix dans F ;
A n’a que trente-huit huitains ; les huitains xxii et xxii manquent ;
C n’a que trente huitains avec dix manquants : iv, v, vi, vii, viii, ix, xxxvi, xxxvii, xxxviii et xxxix ;
I compte vingt-neuf huitains avec onze manquants : iv, v, vi, vii, viii, ix ; xxiii ; xxxvi, xxxvii, xxxviii et xxxix.
Cette première constatation permet d’établir, semble-t-il, la parenté des manuscrits, sinon leur filiation. Il est évident que ce sont les mss. les plus complets qui se rapprochent
en donner une édition vraiment nouvelle, critique et définitive. Nous signalerons deux conditions qu’il faudra remplir : on devra d’abord entreprendre une nouvelle révision des mss. et des éditions anciennes, et faire une étude soigneuse de leur caractère, de leurs différences et de leur rapport : le résultat de ce travail devra être d’une part la constitution du texte, d’autre part le recueil des variantes de quelque valeur, avec l’indication de leur source, et non la mention vague : « un ms., une édition. » Il faudra ensuite soigner l’orthographe plus qu’on ne l’a fait jusqu’ici, en s’appliquant à la rendre conforme à l’histoire de la langue aussi bien qu’à la prononciation, et surtout en la régularisant : le même mot ne devra plus se trouver écrit, comme il l’a été jusqu’à présent, de plusieurs façons différentes. M. J[annet] a fort bien remarqué que l’étude des rimes était un bon guide pour l’éclaircissement du texte ; elle servira particulièrement pour cette partie du travail… Villon est un de nos grands poètes, on peut le dire hardiment, et ses ouvrages méritent d’être traités avec toute la rigueur et tous les soins de la critique, à laquelle il offre un champ circonscrit, mais épineux. » (p. 251.)