EXAMEN DE L ŒUVRE 93
treize huitains où sont intercalés différents morceaux se décomposant ainsi : trente et une ballades dont deux doubles, une bergeronnette, deux rondeaux, un quatrain, un lai et une épitre. Habilement fondues à la trame de la composition générale, ces pièces produisent une diversité de ton et de forme qui tient l'esprit toujours en éveil et écarte la monotonie que l'emploi unique du huitain n'au- rait pas laissé de faire sentir à la longue. De ces pièces d'apport, les unes sont antérieures à 1456, date du départ de Villon de Paris, les autres ont expressément été compo- sées pour le Tesiaiiienl ainsi qu'il ressort du contexte. Quant aux ballades qu'on pourrait appeler énumératives, elles ont été rejetées dans les poésies diverses.
Poésies diverses. — Des seize pièces qui composent cette troisième partie de l'œuvre de Villon, les six pre- mières sont des compositions de jeunesse ; les autres sont postérieures à 1456. Telles la ballade dite du Concours de Blois (vij-1458) ; la Requête au duc de Bourbon qui suivit de près (viii)et l'Epître à Marie d'Orléans (juillet 1460-ix). La dixième, l'Epître [à ses amis] date de 14 61, comme le Dehat du Cuer et du Corps (xi) et vraisemblablement le Problème (xii). Le quatrain (xiii) et VEpilaphe (xiv) sont antérieurs au 5 janvier 1463 (n. st.); la Question au clerc du guichet (xv) et la Louange a la Court (xvi) sont postérieures de quelques jours seulement à cette même date.
Ballades en jargon. — Ces ballades, au nombre de sept, doivent se placer en 1462, entre la rédaction du Tes- tatnênt et l'affaire Ferrebouc-Dogis dans laquelle Villon fut impliqué et condamné à mort, et où cette peine fut commuée en un bannissement de dix années de la ville, pré- vôté et vicomte de Paris.
On a voulu voir dans le Testament une portée sociale. Schwob a cru y trouver une critique des financiers et de
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