Quant aux pièces inédites qu'il publiait, il ne semble avoir eu, comme originaux, qu'un nombre relativement restreint de lettres adressées à Fermat. Pour le reste, il n'a certainement possédé, en thèse générale, que des copies plus ou moins fautives, et qu'il n'obtint d'ailleurs qu'à grand'peine.
Il est difficile de croire que Carcavi, après ce qu'il avait fait insérer dans l'Éloge de Fermat du Journal des Savants, ait refusé à son fils les copies des pièces qu'il possédait, au moins de celles qui étaient détaillées dans l'Éloge précité. Il n'en est pas moins certain que, s'il n'opposa pas un refus absolu, il ne donna pas copie de tous les opuscules qu'il avait entre les mains, et qu'il ne voulut rien communiquer des nombreuses lettres que Fermat lui avait personnellement adressées.
Parmi les correspondants de Fermat qui vivaient encore, lorsque son fils s'occupa de réunir ses écrits, Roberval seul parait avoir directement répondu aux demandes de communication. Mais il choisit avec soin, pour sa plus grande gloire personnelle, ce qu'il envoya, et, loin de fournir des copies fidèles, refondit complètement, par exemple, la lettre du 16 août 1636, autrefois écrite en son nom et en celui d'Étienne Pascal[1].
La plus grande partie des autres lettres publiées par S. Fermat semble provenir de copies réunies par l'érudit Thoinard qui, d'après la correspondance de Samuel et de son ami Justel, montra un louable et rare empressement.
IV.
Les autographes de Fermat.
Après la publication des Varia, les collectionneurs qui conservaient des pièces inédites de Fermat purent, comme Jacques Ozanam ou Auzout, en user pour leur compte particulier; mais, à part deux exceptions, rien de nouveau ne fut imprimé jusqu'en 1839.
En 1734, Camusat publia dans le Tome premier de l'Histoire critique des Journaux par M. C***, à Amsterdam, chez J.-F. Bernard, une lettre latine de Fermat à Ismaël Bouillau (ci-après, Appendice, p. 380 et suiv.).
Lors de la préparation de l'édition des Œuvres de Blaise Pascal, 1779,
- ↑ N° 8 de la Correspondance. — Un trait curieux de l'histoire des papiers de Roberval est que, parmi les écrits de lui qui ont été insérés dans les anciens Mémoires de l'Académie des Sciences, figure sous son nom, tome VI (pages 241 à 246 de l'édition de 1730), l'Appendix ad Isagogen Topicam de Fermat, déjà publiée dans les Varia (ci-après, p. 103 suiv.).