La plus ancienne mention imprimée d’un opuscule manuscrit de Fermat n’est, au reste, point due à Mersenne ; elle concerne la Methodus ad disquirendam maximam et minimam (ci-après, pages 133-136), et doit être cherchée dans le Brouillon projet d’exemple d’une manière universelle du S. G. D. L. touchant la pratique du trait à preuves pour la coupe des pierres en l’Architecture, imprimé à Paris en août 1640.
« Puisqu’un reste de page et l’occasion y convient, afin qu’après ce Brouillon il n’y ait plus en cecy d’abusez que ceux qui le voudront bien estre, on ne doit pas croire à tout esprit, n’y à toute apparence ; à tout esprit, en croyant que tous ceux qui font en particulier une grande monstre de plusieurs belles pensées en soient toujours les autheurs, on void escrite à la main une belle maniere de trouver les touchantes aux courbes, ensuitte des plus grands et plus petits, laquelle est avérée estre de monsieur de Fermat, très digne conseiller de parlement de Tholoze, et la premiere descouverte de la ligne qu’engendre un point en la diametrale d’un cercle roulant sur une droicte est de monsieur de Roberval, très digne professeur royal aux mathématiques [1]. À toute apparence, etc. » (Œuvres de Desargues réunies et analysées par M. Poudra, Paris, Leiber, 1864, tom. I, pages 354-355.)
Cette même méthode de Fermat, sur laquelle l’attention avait d’ailleurs été appelée par le bruit d’une polémique à ce sujet entre lui et Descartes, fut exposée sous son nom par P. Hérigone en 1642 (voir ci-après, page 171, note 1), lequel mentionna également ses traités manuscrits des Lieux plans d’Apollonius et de l'Introduction aux lieux plans et solides.
En 1646, la réputation du conseiller au parlement de Toulouse est assez établie pour qu’un étranger, Fr. van Schooten, le cite entre Descartes et Roberval au premier rang des géomètres[2] .
- ↑ L’accusation d’indélicatesse que formule ici Desargues à mots couverts paraît dirigée contre Beaugrand, lequel l’avait attaqué dans une lettre imprimée du 20 juillet 1640 (Œuvres de Desargues, t. II, p. 378).
- ↑ Francisci à Schooten Leydensis, de Organica Conicarum Sectionum in plano Des-
tius, Geometrarum Coryphæus ; quem tamen Burdigalam redux, ductore integerrimo, doctissimoque senatore, Domino d’Espagnet, velut avulsum Bergeraco, triduo amplexus sum (b). Vin scire quo loco? Ubi S. Emilio Brito denatus est anno 767. Ubi cœmeterium templo satis amplo ex unico lapide constructo incumbit ; ubi latomus quisque excisos à prædicti Domini lapidicina, quovis die, 10 lapides parallelogrammos excindit, et quadrat, quorum latitudo 1, longitudo 2 pedum ; cùmque centum lapides quadravit, 7 libras recipit. »
(b). Ce passage a été reproduit jusqu’à ce dernier mot parmi les mentions honorifiques de Fermat insérées par son fils en tête des Diophante de 1670 et des Varia de 1679.