par eux-mêmes, et non par l’intermédiaire d’un troisième, comme cela a lieu dans les mesures, dont pour ce motif nous nous occupons exclusivement ici. Je reconnois en effet que l’ordre existe entre A et B, sans rien considérer autre chose que les deux extrêmes ; mais je ne reconnois pas quelle est la proportion de grandeur entre deux et trois, si je ne considère un troisième terme, savoir l’unité, qui est la mesure commune de l’une et de l’autre.
De plus il faut savoir que les grandeurs continues peuvent, à l’aide de l’unité supposée, être quelquefois ramenées toutes à la pluralité, et toujours au moins en partie ; et que la multitude des unités peut être disposée de telle sorte que la difficulté, qui appartient à la connoissance de la mesure, dépende seulement de l’inspection de l’ordre, progrès dans lequel l’art est d’un grand secours.
Il faut savoir enfin que, parmi les dimensions d’une grandeur continue, on n’en conçoit aucune plus distinctement que la longueur et la largeur ; qu’il ne faut pas faire attention à plusieurs à la fois dans la même figure, mais à deux seulement qui soient diverses entre elles ; parceque si l’on en a à comparer ensemble plus que deux qui ne se ressemblent pas, l’art veut qu’on les parcoure successivement, et qu’on n’en observe que deux à la fois.