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toit de l’empêchement ; car si quelque chose se remuoit dans le vide, elle se remueroit incessamment et de la même façon ; mais ce qui fait cesser le mouvement d’une corde de luth que l’on a pincée, est tout-à-fait différent de ce qui fait cesser celui d’une corde qui est pendue à un plancher ; en sorte que j’estime qu’une corde de luth pourroit peut-être cesser plus tôt de se mouvoir dans le vide que dans l’air[1].

Je ne me souviens plus[2] de ce que j’ai écrit à M. Clerselier touchant l’argument de Zénon[3] ; mais le temps auquel le cheval doit attraper la tortue peut être fort aisément déterminé, car puisqu’il va dix fois aussi vite qu’elle, et qu’en joignant à la dixième partie d’une lieue la dixième de cette dixième, et derechef la dixième de la dixième, et ainsi à l’infini, toutes ces dixièmes jointes ensemble font justement une neuvième ; le décuple de cette neuvième est dix neuvièmes, au bout des-

  1. « La lettre manuscrite finit en cet endroit ». — Suit un passage latin correspondant à l’alinéa, Quant aux vibrations… : Quod attinet ad motus et reditus ponderis a C ad D… in vacuo quara in aere. Il ne me reste plus de papier que pour vous assurer que je suis, monsieur et révérend père, votre très obéissant et très affectionné et obligé serviteur, Descartes. »
  2. « L’alinéa, Je ne me souviens plus, et le second, Pour les vibrations des triangles, n’est point de cette lettre, mais d’une autre, qui est la 63e de M. de la Hire, datée d’Egmond, le 7 septembre 1646. »
  3. « Voyez la lettre 118 du ier volume. »