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lettres.

correspondent à la vraie figure qu’il n’y en aura d’autres, elle donnera la figure exacte au verre, sans lui communiquer aucun de ses défauts ; au lieu que tous les défauts qui sont aux modèles se communiquent au verre. C’est aussi la raison pourquoi j’avois marqué qu’il faut avoir plusieurs lames nm toutes semblables, et ne se contenter pas d’une seule pour tailler la roue q, afin que si l’une manque en quelques points, l’autre supplée au défaut ; et il est probable que se servant ainsi de plusieurs lames tout à la fois on pourra faire la roue q en sorte qu’elle approchera fort de la vraie figure, et le verre en approchera davantage ; ce que je vous mande afin que vous sachiez en quoi consiste l’artifice et l’utilité de tous ces mouvements, qui est qu’encore qu’il y ait quelque chose à redire en tous vos modèles, c’est-à-dire aux lames nm et à la roue q, vous ne laisserez pas de pouvoir tailler le verre exactement.

Il est très certain que la vision est toujours plus distincte lorsque l’on regarde par un petit trou que lorsque l’on regarde par un plus grand, mais il n’importe pas tant que le trou soit grand quand la figure est exacte que quand elle ne l’est pas. Et il ne vous faut pas persuader que les verres taillés pour les grandes lunettes soient bons pour les lunettes à puce ; il y a bien de la différence, car pour celles-ci ils doivent être taillés des deux côtés. Je