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c’est pourquoi vous ne devez rien craindre pour les difficultés que vous y proposez ; car il n’est quasi pas question de tailler le verre, mais seulement de le polir, à quoi toutefois je ne juge pas l’usage de la roue moins nécessaire que pour les concaves ; je veux dire qu’après même que le verre est tout taillé, comme je vous l’ai vu polir avec un morceau de cuir ou de bois, je voudrois que ce cuir même, ou ce bois, ou quoi que ce fût, fût une roue qui eût la figure requise : car la justesse de cette figure doit être si précise, que je ne doute point qu’encore que le verre eût la figure avant que d’être poli, toutefois, le polissant après sans machine, vous la lui pourriez ôter. D’où vient que si vous pensiez seulement appliquer contre le verre une des lames nm, ou plutôt un modèle taillé par son moyen, tous les défauts qui seroient en la lame nm (car vous ne devez pas espérer qu’il n’y en ait point) feroient un cercle de fautes, tant au modèle qu’au verre ; ou au contraire, ce qui est principalement à estimer en la roue, c’est qu’elle est composée tout autour d’une infinité de lignes Pno toutes diverses, en sorte que ce qu’il peut y avoir de défaut en chacune ne touche le verre qu’en un point, et incontinent il succède une autre ligne qui raccommode ce que la précédente a pu gâter ; et pourvu qu’en toute la superficie de la roue il y ait plus de points qui