L’ellipse ou l’ovale est une ligne courbe que les mathématiciens ont accoutumé de nous exposer en coupant de travers un cône ou un cylindre, et que j’ai vu aussi quelquefois employer par des jardiniers dans les compartiments de leurs parterres, où ils la décrivent d’une façon qui est véritablement fort grossière et peu exacte, mais qui fait, ce me semble, mieux comprendre sa nature que la section du cylindre ni du cône.
Ils plantent en
terre deux piquets, comme, par exemple, l’un au
point H[1], l’autre au point I, et, ayant noué ensemble
les deux bouts d’une corde, ils la passent
autour d’eux en la façon que vous voyez ici BHI ;
puis, mettant le bout du doigt en cette corde, ils
le conduisent tout autour de ces deux piquets en
la tirant toujours à eux d’égale force, afin de la tenir
tendue également, et ainsi décrivent sur la terre
la ligne courbe DBK, qui est une ellipse. Et si,
sans changer la longueur de cette corde BHI, ils
plantent seulement leurs piquets H et I un peu
plus proches l’un de l’autre, ils décriront derechef
une ellipse, mais qui sera d’autre espèce que la précédente :
et s’ils les plantent encore un peu plus
proches, ils en décriront encore une autre ; et enfin,
s’ils les joignent ensemble tout-à-fait, ce sera
un cercle qu’ils décriront ; au lieu que, s’ils diminuent
la longueur de la corde en même proportion