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78 LA DIOPTRIQUE.

a donnés, si ce n’est pour en gagner quelque autre plus important.

Pour la grandeur des images, il est à remarquer qu’elle dépend seulement de trois choses, à savoir de la distance qui est entre l’objet et le lieu où se croisent les rayons qu’il envoie de divers de ses points vers le fond de l’œil, puis de celle qui est entre ce même lieu et le fond de l’œil, et enfin de la réfraction de ces rayons.

Figure 14.


Comme il est évident que l’image RST[1] seroit plus grande qu’elle n’est, si l’objet VXY était plus proche du lieu K où se croisent les rayons VKR et YKT, ou plutôt de la superficie BCD qui est proprement le lieu où ils commencent à se croiser, ainsi que vous verrez ci-après : ou bien, si on pouvait faire que le corps de l’œil fût plus long, en sorte qu’il y eût plus de distance qu’il n’y a depuis sa superficie BCD, qui fait que ces rayons s’entrecroisent, jusqu’au fond RST ; ou, enfin, si la réfraction ne les courbait pas tant en dedans vers le milieu S, mais plutôt, s’il était possible, en dehors. Et, quoi qu’on imagine outre ces trois choses, il n’y a rien qui puisse rendre cette image plus grande. Même la dernière n’est quasi point du tout considérable, à cause qu’on ne peut jamais augmenter l’image par son moyen que de fort peu, et ce avec tant de difficulté qu’on le peut toujours plus aisément par l’une des autres,

  1. Figure 14.