Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/498

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui les rapporte bien au long. Il a fait aussi des tables générales, où il explique quelles consonnances doivent s’entre-suivre dans toute la chanson ; ce qu’il appuie en même temps de plusieurs raisons, qu’on peut néanmoins tirer en plus grand nombre et plus plausibles des principes que nous avons établis.

Enfin il faut que toute la chanson, et que chaque voix en particulier, soit renfermée entre certaines bornes, qu’on appelle modes, dont nous parlerons incontinent.

Toutes ces choses doivent être exactement observées dans le contre-point de deux ou de plusieurs voix ensemble, lorsqu’il n’y a point de diminution ou autre notable diversité ; mais dans les pièces qu’on chante en diminution et qui sont beaucoup figurées, on se dispense souvent de la plupart de ces règles : et, pour en dire quelque chose en peu de mots, je parlerai d’abord des quatre parties ou voix qui entrent dans la musique ; car, quoiqu’on y en ajoute quelquefois davantage, ou qu’on se passe quelquefois de moins, c’est toutefois l’harmonie la plus parfaite et la mieux reçue.

La première et la plus grave de toutes ces voix est celle qu’on appelle la basse ; c’est la principale et celle qui doit davantage remplir l’oreille, étant comme le fondement des autres, dont nous avons cidessus rapporté la raison. Or elle a coutume de